
LA PERTE D’APPÉTIT 4
La perte d’appétit est le principal facteur responsable d’une diminution des apports nutritionnels.
L’altération nutritionnelle a comme conséquence une altération de l’état général ainsi qu’une diminution de l’efficacité des traitements.
Différentes causes peuvent être associées à cette perte d’appétit (modification du goût/de l’odorat, nausées, dépression…). La prise en compte de votre état nutritionnel fait partie intégrante de votre prise en charge.
• Ajoutez des condiments à vos repas pour leur donner plus de goût et stimuler ainsi votre appétit.
• Buvez au moins 2 litres d’eau par jour.
• Répartissez vos repas de la journée et prévoyez des collations qui font plaisir.
• Faites un peu d’exercice.
• Consultez un(e) diététicien(ne) qui peut vous aider à préserver ou améliorer votre alimentation.
LA FATIGUE 4, 25
La fatigue, qui se traduit par une sensation d’affaiblissement général, peut avoir des répercussions importantes sur vos activités quotidiennes et votre qualité de vie. Elle peut avoir des causes multiples : la maladie, le traitement, des douleurs perturbant le sommeil, une anémie, une dépression...
Si la fatigue est très importante, il faut en parler à son médecin pour rechercher sa cause.
• Même si vous n’avez pas faim, essayez de manger un petit peu à chaque repas des aliments qui vous font envie.
• Buvez beaucoup, de préférence en dehors des repas et de façon fractionnée.
• Fixez-vous des priorités pour ne pas vous fatiguer par des occupations qui ne sont pas indispensables ou qui ne vous font que modérément plaisir.
• Tenez compte de votre rythme et en prévoyant des moments de repos.
• Maintenez un exercice physique ! Le repos ne suffit pas toujours à lutter contre la fatigue, l’exercice peut vous aider à stimuler l’appétit et à limiter votre fatigue.
• Déléguez des tâches, en organisant la garde des enfants.
• Faites des siestes courtes pour éviter de mal dormir la nuit.
LES LÉSIONS DE LA BOUCHE 25
Certains médicaments peuvent entraîner des lésions à l’intérieur de la bouche et le long du tube digestif telles que des aphtes, des rougeurs, des douleurs…
On parle de mucite pour désigner l’inflammation d’une muqueuse ou de stomatite pour désigner l’inflammation de la muqueuse de la bouche.
• Maintenez une bonne hygiène buccale et brossez vous les dents régulièrement avec une brosse à dents souple.
• Après chaque repas, réalisez des bains de bouche prescrits pas votre médecin.
• Buvez beaucoup d’eau et évitez les aliments qui favorisent les aphtes (noix, gruyère, ananas…).
LES TROUBLES CUTANÉS ET CAPILLAIRES 25
Les thérapies ciblées peuvent induire différents effets secondaires affectant la peau (sécheresse cutanée, éruption cutanée, modification de couleur, syndrome main-pied), les cheveux (modification de la texture, de la couleur) ou des ongles (modification de la couleur, fragilisation).
• Appliquez régulièrement une crème hydratante et adoucissante.
• Portez des vêtements amples, des chaussures souples.
• Évitez l’exposition exagérée au soleil. En cas d’exposition, protégez-vous à l’aide d’une crème écran d’indice > 30 SPF.
• Évitez les douches trop chaudes et utilisez des savons doux sans parfum.
• Évitez les pansements adhésifs ou les bandages serrés.
LES TROUBLES DIGESTIFS 25
Les thérapies ciblées peuvent provoquer des troubles digestifs qui apparaissent dans les jours qui suivent le traitement. Ces troubles peuvent avoir un impact important sur l’état général, le poids et la prise du traitement. Ils ne sont pas retrouvés chez tous les patients avec la même intensité.
Pour limiter les nausées et vomissements :
– privilégiez les aliments froids ou tièdes qui sont moins odorants que les aliments chauds ;
– évitez les aliments lourds difficiles à digérer comme les aliments frits, gras ou épicés ;
– privilégiez plusieurs petits repas plutôt que deux repas traditionnels plus longs à digérer ;
– mangez lentement ;
– rincez-vous la bouche avec de l’eau froide en cas de vomissements et attendre 1 à 2 heures avant de manger.
En cas de diarrhées :
– buvez au moins 2 litres de liquide par jour (eau, thé, tisane, eau de riz, bouillon de légumes, jus de carottes ou boissons gazeuses à température ambiante) ;
– privilégiez une alimentation pauvre en fibres à base de riz, pâtes, pommes vapeur, bananes bien mûres, gelée de coings, fromage à pâte cuite, biscottes et carottes ;
– évitez le café, les boissons glacées, le lait, les fruits et les légumes crus, les céréales et le pain complet.
LES TROUBLES SEXUELS 33, 34
Les traitements, la fatigue et l’angoisse liée à la maladie s’accompagnent souvent d’une baisse du désir sexuel. Celle-ci est généralement passagère. Elle ne doit pas inquiéter. Il faut savoir que de très nombreux patients éprouvent la même chose. En cas de difficultés, il est important d’oser en parler au sein du couple et au personnel soignant.
Certains traitements peuvent entraîner des difficultés particulières.
• Chez l’homme
Votre traitement peut induire des troubles de la sexualité. Les patients traités par thérapie ciblée rapportent des changements dans leur vie sexuelle.
Les traitements du cancer de la prostate, surtout l’ablation totale de la prostate, peuvent entraîner des troubles de l’érection. Le risque d’impuissance est plus important chez les plus âgés.
Des techniques chirurgicales plus précises permettent de diminuer ce risque, qui reste important. Il faut en parler avec le chirurgien avant l’intervention.
Des médicaments peuvent faciliter l’érection.
Le traitement chirurgical du cancer du testicule n’entraîne pas de troubles de l’érection.
• Chez la femme
L’ablation de l’utérus ou des ovaires n’empêche par les rapports sexuels, une fois passé le stade de la cicatrisation.
Certains traitements (chimiothérapies, radiothérapies ou thérapies ciblées) peuvent entraîner des troubles de la sexualité et de la fertilité. Certains peuvent entraîner l’arrêt transitoire des règles et même, dans certains cas, une ménopause précoce. Elles peuvent aussi être responsables d’une sécheresse vaginale et de douleurs lors des rapports. L’utilisation de lubrifiants permettra d’y remédier. Il ne faut pas utiliser de vaseline, qui peut favoriser des infections vaginales.
La radiothérapie et la curiethérapie, comme la ménopause, sont responsables d’une atrophie vaginale, qui peut empêcher tout rapport. Celle-ci peut être prévenue par des rapports réguliers ou par l’utilisation d’un dilatateur vaginal plusieurs fois par semaine.
La perte des cheveux, l’ablation d’un sein ou une stomie modifie l’image corporelle et peut entraîner une perte d’estime de soi et une mise en doute de ses capacités de séduction.
Il peut être utile de parler de ces problèmes à un psychologue ou à un sexologue.
Les rapports sexuels sont possibles durant le traitement sauf cas particuliers (immédiatement après une chirurgie, par exemple). En cas de doute, interrogez votre médecin 33, 34.
En cas de troubles de l’érection, les médicaments pro-érectiles peuvent être efficaces34 mais ne les prenez pas sans en parler à votre médecin.
D’autres techniques comme les injections intra-caverneuses ou les pompes à vide peuvent également être utilisées 34.
En cas de sécheresse vaginale, la lubrification vaginale par gels à l’eau avant les rapports peut être utile.
On recommande l’utilisation d’un gel lubrifiant sans colorant et sans parfum. Des produits locaux (ovules) à base d’œstrogènes peuvent être prescrits s’il n’y a pas de contreindication médicale. La vaseline n’est pas recommandée car elle peut favoriser une infection vaginale 33.
LA FERTILITÉ
Certaines radiothérapies et chimiothérapies peuvent entraîner une stérilité.
Pour les hommes, il est possible de prélever le sperme et de le congeler.
Pour les adolescentes et les jeunes femmes, on peut proposer de déplacer chirurgicalement les ovaires avant la radiothérapie pour les protéger des rayons. Il est conseillé ensuite d’attendre au moins 18 mois après la fin d’une radiothérapie avant de débuter une grossesse, car les rayons ont des effets tératogènes.
Il est possible également de prélever des ovocytes ou un fragment d’ovaire avant le traitement pour les congeler et réaliser plus tard une fécondation in vitro ou une autogreffe. Mais très peu de grossesses ont été obtenues par ces méthodes.
LES ESSAIS THÉRAPEUTIQUES 1

Les médecins peuvent parfois proposer aux patients de participer à un essai thérapeutique destiné à tester un nouveau traitement. Ces essais permettent de faire avancer la recherche. Le plus souvent, le nouveau traitement est comparé au traitement de référence (le meilleur traitement existant), en double aveugle, c’est-à-dire que pendant la durée de l’essai ni le médecin ni le patient ne savent lequel de ces deux traitements est administré. En principe, le nouveau traitement ne doit pas entraîner de perte de chances.
– Seuls les patients qui le souhaitent sont inclus dans un essai clinique.
– Le médecin expérimentateur doit recueillir leur libre consentement éclairé, par écrit. Pour cela, il doit leur donner une information complète.
– Les patients ne doivent pas hésiter à lui poser des questions, notamment sur les effets secondaires possibles de ces traitements. Il est tout à fait légitime de s’accorder un temps de réflexion avant de décider.
– À tout moment, un patient peut quitter l’essai, sans avoir à motiver cette décision.
Avant de prendre votre décision, vous serez parfaitement informé(e) sur les bénéfices attendus de cet essai et les éventuels risques. Vous êtes libre de votre choix et ne serez jamais inclus contre votre gré.
En France, tout participant à un essai clinique est protégé par la loi Huriet-Sérusclat.
ET LES MÉDECINES COMPLÉMENTAIRES ?
De nombreuses médecines alternatives existent, qui peuvent aider à supporter la maladie. En aucun cas, elles ne peuvent se substituer au traitement du cancer. Les traitements promettant la guérison doivent être considérés avec méfiance. Ils sont généralement le fait de charlatans ou de mouvements sectaires 6.
1. Plan cancer 2014-2019. Guérir et prévenir les cancers: donnons les mêmes chances à tous, partout en France. www.social-sante.gouv.fr/IMG/pdf/2014-02-03_Plan_cancer.pdf
4. « Fatigue et cancer ». SOR SAVOIR PATIENT: guide d’information et de dialogue à l’usage des proches de personnes malades. FNCLCC en partenariat avec la Ligue nationale contre le cancer, 2005.
6. Valeberg BT, et al. Prevalence rates for and predictors of self-reported adherence of oncology outpatients with analgesic medications. Clin J Pain 2008;24(7):627-36.
25. « Comprendre la chimiothérapie ». Guide édité par l’Institut national du cancer. Réédition, actualisée en 2008.
33. « Sexualité et cancer ». Informations destinées aux femmes. Brochure de la Ligue nationale contre le cancer. Édition actualisée en mai 2009.
34. « Sexualité et cancer ». Informations destinées aux hommes. Brochure de la Ligue nationale contre le cancer. Édition actualisée en mai 2009.